Installation réalisée dans le cadre d’une résidence, Les Arques.
Bois, pierre, lumière, sable, écorce de châtaignier, lichen, fil de fer, plastique noir, papier du japon.
Dimensions : 400cm x 560cm x 210cm
Notes
J’ai grandi dans une maison traditionnelle faite de bois, avec des fenêtres, nommées syhoji, munies de papier du japon ; ma chambre donnait sur un toit ; le bois des vieux volets coulissants avait perdu ses nœuds et laissait filtrer de multiples faisceaux lumineux ; je m’éveillais devant un écran parsemé d’images inversées du dehors, mises en mouvement par le passage des nuages qui modifiaient les textures lumineuses jusqu’à les faire disparaître, puis réapparaître, dans un jeu continu et changeant ; parfois mises en mouvement par la seule traversée d’un oiseau
la douceur des images du matin calme
la douceur des images du petit matin dans la pénombre de la chambre
une tache lumineuse accompagnée de bruits d’oiseaux traverse
la douceur des images si forte pour l’enfant qui regarde
l’étrangeté d’observer précisément la vibration d’une image inversée-floue
faire une cabane tapissée intérieurement de papier du japon sur lequel apparaissent des images inversées du dehors
reprendre la forme de l’escagot vide, pleine de noir, trouvée sur place, à terre
penser à l’abri vide en pierres sèches, plein de noir, vu sur place
penser aux dolmens transformés en abri
parsemer le noir du dedans de la lumière du dehors
permettre une observation à 360 degrés.
J’utilise la ruine d’une maison pour y installer un abri en forme d’escargot. Il est protégé par les écorces prélevées sur un chataigner desseché. La surface intérieure est tapissée de papier du japon. Il résiste à l’eau, capte la lumière et régule l’hydrométrie. Les écorces laissent filtrer de multiples faisceaux lumineux qui se projettent sur le papier. Dans la pénombre de l’abri, le papier devient écran parsemé d’images inversées du dehors, mises en mouvement par le passage des nuages qui modifient les textures lumineuses jusqu’à les faire disparaître, puis réapparaître, dans un jeu continu et changeant.
Photographies : teruhisa suzuki
Texte : christophe le françois