• d’isola ¬ le françois :
Gravement bô, Vincent, Patricia, Christophe et vous

L’installation proposée invite les visiteurs à se photographier devant un autoportrait de Vincent, actualisé pour l’occasion, et à déposer leur photographie, par notre intermédiaire, sur cet autoportrait afin de contribuer à la réalisation d’une œuvre collaborative.

Un cartel donne les informations suivantes :

"Si vous le souhaitez, prenez-vous en photo devant cet autoportrait de Vincent Van Gogh, que nous avons actualisé pour l’occasion (Autoportrait au chapeau de paille, 1887, visible au Detroit Institute of art). Nous pouvons intégrer votre photo dans l’installation si vous nous l’envoyez par mail : copier l’image stockée dans votre téléphone, ouvrir un mail en scannant l’un des qr-code ci-joint, y coller l’image, envoyer le mail."

The installation invites visitors to photograph themselves in front of a self-portrait of Vincent, updated for the occasion, and to upload their photograph, via us, onto this self-portrait in order to contribute to the creation of a collaborative work.

A poster gives the following information : If you wish, take a picture of yourself in front of this self-portrait by Vincent Van Gogh, which we have updated for the occasion (Self-portrait with straw hat, 1887, on view at the Detroit Institute of art). We can integrate your photo into the installation if you send it to us by e-mail : Copy the image stored in your phone, open an email by scanning one of the qr-codes below, paste the image into it, send the email.

Patricia et Christophe, travaillant en duo depuis 1998 sous l’appellation H24, se lancent dans un projet artistique qui met en lumière l’importance de l’autoportrait à travers les époques.

Leur installation, inspirée par Vincent Van Gogh et son absence d’autoportrait pendant son séjour à Auvers-sur-Oise, invite les visiteurs à participer à une œuvre collaborative.

L’autoportrait est un genre pictural assez récent. Il date du XIVe siècle et témoigne de l’émergence de l’indépendance morale et intellectuelle de l’individu qui prenait ses distances avec l’autorité religieuse.

Notre époque enrichit et exacerbe cette pratique via les selfies. Les nouvelles technologies nous rendent en effet plus autonomes pour réaliser et transmettre des visuels. Pour le plus grand plaisir de nos proches avec qui l’on peut partager des moments de vie, mais aussi pour documenter des situations dignes d’intérêt ou nécessitant une dénonciation.

Cependant, ces mêmes technologies ouvrent la voie à un penchant égocentrique qui inonde les réseaux sociaux d’individualités en mal de reconnaissance publique. Souvent, les personnes se photographient devant des œuvres ou des monuments, réintroduisant subrepticement une allégeance à une nouvelle autorité, culturelle ou patrimoniale cette fois.

L’installation proposée invite les visiteurs à se photographier devant un autoportrait de Vincent, actualisé pour l’occasion, et à déposer leur photographie, par l’intermédiaire de Patricia et Christophe, sur cet autoportrait afin de contribuer à la réalisation d’une œuvre collaborative.

Il s’agit de témoigner de son affection pour l’artiste, en mêlant le passé et le présent, le privé et le publique, et d’encourager un débat esthétique, en introduisant une dimension distanciée dans la manière dont nous percevons notre patrimoine.

Ce projet met en évidence l’importance de l’autoportrait en tant que matériau d’observation, permettant d’analyser l’interaction entre la sphère privée et la sphère publique à travers les époques. Il soulève également des questionnements sur le statut de l’œuvre d’art et de l’art en général.

Gravement bô, Vincent, Patricia, Christophe et vous

Installation, photographie sur bâche, 210 x 210 cm ; protocole

Exposition Gravement bô, Galerie d’art contemporain, Auvers-sur-Oise, Grap’s, 2023