depuis 1999...
note d’activité et d’influence du mercredi 16 mars 2005
ça commence comme ça
les choses se gâtent
on s’organise
activités
rdv
murmures de quartier
pratiques microbiennes
amitiés critiques
base de données mobile
prĂŞt-Ă -porter culturel
murmures
boîte à murmures
murmures en vrac
des petites pensées qui nous tiennent à cœur
murmures choisis
ça commence comme ça
On s’est dit, un jour de 1997, que cela serait bien de présenter de l’art à la maison. Histoire de compléter une culture patrimoniale locale insistante (on habite Auvers-sur-Oise…).
Van Gogh, CĂ©zanne, Gachet, Daubigny, c’est bien, mais faut penser aux jeunes ; d’oĂą l’envie d’amĂ©nager quelque zone de survie symbolique. La maison Ă©tait en chantier et le chantier a servi de lieu d’exposition Ă la maison (ça tombait bien c’Ă©tait Ă la mode).
les choses se gâtent
Seulement voilà : ce désir simple devait rapidement être débordé. Une histoire de curiosité sans doute. Les copains et les copines s’investissent. Les passants s’arrêtent. Ils reviennent le dimanche en famille. Des débats s’organisent. Les voisins s’enquièrent. Les copains et les copines des copains et des copines qui exposent se manifestent. Bref, l’activité est saisie par un désir public. Du collectif s’installe, qui prend en main les choses, qui accompagne le visiteur, qui sert un café, qui va ouvrir la porte, qui met la table pour une fête du soir.
Les influences se mobilisent
Bon, faut dire les choses comme elles sont. Tout cela s’est mis à raisonner et résonne encore dans notre tête au son de l’art et la vie, en vrac : Cage, Krauss, Kristeva, Schön, Kaprow, Maciunas, Piaget, Giordan, Bataille, Kauffmann, Beuys, Vygotski, Calle, Broodthaers, Ponge, de Certeau, Filliou, Hesse, Duras, Art & Language, Molnar, Blanchot, Zay, Day, Bourdieu, Burden, Arendt, Jeudy, de Keersmæker, Bausch, Musil, Boal, Nadj, Levi-Strauss, Jabès, Barthes, Adorno, Perrot (Michèle), Foucault, Kaufmann, Moulin (Raymonde), Buchloh, Heinich… Du coup, on s’organise.
Activités
Depuis, les activités se maintiennent (c’est pas facile). Ou bien, nous proposons des expositions à organiser sur place avec des partenaires ; auquel cas nous sommes les secrétaires d’un collectif-auteur actualisé pour l’occasion qui explore une problématique donnée. Ou bien nous participons à des événements dans lesquels nous intervenons selon le contexte, selon nos préoccupations en cours et selon les réactions des gens.
rdv
Sur les premiers cartons d’invitation, nous indiquions la liste des participants, le lieu et les moments des rdv possibles avec les publics. L’inscription rdv est restée.
Murmures de quartier
Là , on reprend une expression de Michel de Certeau qui parle du murmure des sociétés. À vrai dire, on ne sait plus très bien si cela vient de La culture au pluriel ou bien de L’invention du quotidien (les arts du faire). Ce qui nous intéresse, c’était la façon dont il oppose à la culture savante, une créativité ordinaire nourrie de tactiques de résistance, de détournement et d’appropriation des savoirs. Dans un sens, cela concerne à la fois notre manière de monter des événements ou d’intervenir dans différents contextes, et la façon dont les publics s’en détournent avec ruse, astuce et soustraction.
Pratiques microbiennes
On ne fait pas de choses trop compliquées. Par manque de temps. Et d’argent. Et puis il y a des activités communes qu’on aime bien conduire par ailleurs : regarder pousser les jonquilles, faire du feu quand la neige tombe, discuter à table, se vautrer dans le canapé devant un film de science fiction, lire un bouquin avec la petite, préparer un repas, ou encore boire de la bière.
Alors on réalise des petits trucs à partir de ce quotidien. Une sorte de cueillette de l’ordinaire. L’esprit se tient prêt pour capter ce qui fait mouche : une situation, une attitude, un regard, un joli mot, une disposition d’objets, une dispute, le bazar encombré du bureau, les tentatives pour l’organiser. Ça donne une liste d’idées.
Après on discute, ou pas. Certaines d’entre elles sont évidentes, alors c’est tout de suite fait. Pour d’autres c’est plus long : il faut se mettre d’accord sur le fond, trouver la forme, articuler le fond et la forme, réaliser le truc concrètement et voir ce que ça donne ; en gardant à l’esprit que ça doit être léger, mobile, modulaire, transportable, recyclable, interactif et facile à stocker. Ergonomique, en un mot.
Ensuite, on montre le truc en question. Les gens sont sollicités. On leur donne des petites cartes portant des inscriptions rigolotes ou des citations de personnes qui font penser. On distribue des questionnaires demandant aux passants ce qu’ils pensent de l’art. Bien sûr, ils réagissent. Quand on ne les prend pas pour des crétins, les gens aiment bien donner leurs opinions et les confronter avec les nôtres. Bref, le débat s’installe et on voit si ça tient la route. On ajuste en conséquence.
Du coup, le truc mute en dispositif coproduit par de multiples contributeurs.
Amitiés critiques
Ça on y tient vraiment : on aime bien travailler à plusieurs. La mise en commun de ce que les uns et les autres savent aide à sortir des clichés, en essayant de maintenir un regard critique argumenté. Et puis on sait beaucoup plus à plusieurs que tout seul.
Le fait d’être placé dans une relation d’amitié (c’est pas une histoire de copains, mais de posture) permet la critique constructive à partir de laquelle s’installent des apprentissages en même temps qu’une inventivité collective.
Ça allège et ça fait du bien.
Base de données mobile (bddm)
Voilà un dispositif. L’activité RDV, murmures de quartier n’est pas une œuvre, bien sûr. C’est une activité ponctuée d’interventions en tout genre. Les documents qui en témoignent sont rassemblés sur des étagères mobiles : dossiers divers, archives numériques, vidéos prises lors des vernissages, photographies, diapositives, catalogues et des accessoires. Ces documents forment également des ressources.
Pour les consulter, la base comprend un ordinateur, un projecteur diapo, un moniteur et un magnétoscope. On peut s’y installer pour écrire, consulter des données, rechercher des informations ou poser un cul.
PrĂŞt-Ă -porter culturel (papc)
Ça on y tient aussi. La base de données mobile, c’est de la médiation en stock, de la pratique documentée avec laquelle constituer des ressources à diffuser ; du prêt-à -porter culturel, en quelque sorte. Les informations nécessaires à la reconduction d’un événement démontable sont approximativement consignées et rassemblées dans une mallette que l’on vend très cher.
Murmures
P’tite goutte expressive à glisser dans le regard ou l’oreille de son voisin. Des inscriptions rigolotes, des extraits d’enquêtes ou des citations de personnes qui font penser ; notées sur des cartes, des diapositives, des flyings, des intercalaires, des post-it, des posters… Pour nous : une réserve d’enclencheurs pour les périodes creuses ; installées en public : une source de débat.
En gros, trois sources d’inspiration : soi-mĂŞme et les trucs qui fusent dans la tĂŞte ; l’autre, qui aime bien donner son point de vue mĂŞme si on ne lui a rien demandĂ© ; les savantes et les savants qui proposent des outils pour rĂ©flĂ©chir.
Boite Ă murmures (bam)
Voilà , c’est simple. On voulait faire un cadeau. Alors on rassemble quelques murmures mais sans savoir où les mettre. Alors, on part à la recherche d’une boîte fonctionnelle, pas chère, simple, dans les bazars de la ville. Et, là , on trouve un magnifique nécessaire à maquillage, pour les mômes, en plastique, couleur fluo. Le choc. Alors on met tout dedans et on appelle ça boite à murmures. On trouve ça bien et on décide d’en faire d’autres. Mais, déception : rupture de stock chez le fournisseur de boîtes. Depuis on cherche la boîte idéale.
Murmures en vrac (mev)
Une boîte à murmures est un petit assortiment d’œuvres post-conceptuelles mises en boîte ; à compléter à sa guise et à présenter comme on veut. On peut l’installer dans un endroit discret. Quand on en a marre, on peut la ranger au fond d’un tiroir ou la refiler à une copine sous le prétexte que c’est de l’art contemporain et qu’on ne sait jamais ça peut prendre de la valeur. Ça ne prend pas de place. Ça n’encombre pas les murs de peintures inutiles, ni l’espace de sculptures dans lesquelles on se cogne quand on se recule pour voir les peintures.
Chacun peut constituer la base de cet assortiment à sa sauce. À condition d’avoir les ingrédients sous la main pour démarrer. Il faut que ce soit pratique, varié et pas cher, comme un étalage en vrac d’épices, de gâteaux ou de bonbons. L’amateur compose à sa guise et passe à la caisse.
À disposition, sur un étalage mobile : des cartes et des diapositives portant des inscriptions diverses (extraites d’enquêtes, puisées dans nos lectures, ou de notre cru), badges, clips photos, boîtes en tout genre, pochettes à zip, étiquettes, attaches diverses.
Des petites pensées qui nous tiennent à cœur
Tiens, voilà un truc en cours de discussion susceptible de muter en dispositif. L’idée est simple. Sur un panneau lumineux, mural ou mobile sur pied, on inscrit une petite pensée du jour qui nous tient à cœur (un murmure). Qui écrit ? Quoi ? Qu’est-ce qu’on en fait ? On pourrait imaginer associer au panneau un répertoire de textes, sous la forme d’un nuancier, dans lequel le passant choisit une idée et l’inscrit sur le panneau. Mais ce nuancier pourrait comporter des blancs sur lesquels le passant en question pourrait apporter sa contribution... Bon, ça suit son cours.
Murmures choisis
Un prototype pour la diffusion de produits culturels dérivés. Sur un présentoir vertical sont accrochés des photographies et des posters emballés. De beaux restes d’expos, de bons moments et des préférences mises en avant. Faut pas rêver, ça n’intéresse pas grand monde.